Le sentier des myrtilles Elfy Parc (08))

Une narration paysagère au cœur de la régénération forestière
Le Sentier aux Myrtilles est un projet de narration paysagère imaginé et conçu par l’Atelier Sensorium, au cœur du massif des Ardennes.
Ce sentier poétique s’inscrit au cœur d’une
régénération forestière naturelle autrefois peuplée d’essences résineuses dévastées par un insecte ravageur : le Scolyte.
Le parcours invite à la découverte sensible d’un territoire, guidé par une fiction ancrée : celle des Nutons, petits êtres du sous-bois Ardennais.
À travers matériaux de récupération, land art et dispositifs artisanaux, chaque scène raconte une transformation du vivant.

Ici, le paysage devient support de récit, terrain d’exploration et espace d’émerveillement partagé. Concevoir avec ce qui est là, créer avec ce que la nature offre : tel est l’esprit de ce projet.
Concevoir avec la forêt en mutation
La démarche paysagère engagée dans Le Sentier aux Myrtilles s’inscrit dans une lecture fine
du site et des dynamiques écologiques.
Face à ces paysages traumatisés, l’Atelier Sensorium choisit de ne pas effacer les stigmates,
mais de les intégrer comme matrice d’un récit vivant. Le sentier s’insère dans une forêt en
recomposition, où le chaos apparent devient terreau d’imaginaire, et où la matière morte
nourrit une renaissance végétale plurielle. Ici, le rôle du paysagiste est moins d’imposer une
forme que de révéler les puissances de régénération à l’œuvre, en accompagnant les
dynamiques naturelles par des gestes sobres, sensibles et contextuels.
Le projet articule ainsi une esthétique de la friche avec une architecture discrète, issue du site ou de matériaux réemployés, pour créer des seuils, des scènes ou des refuges qui favorisent
autant la contemplation que la compréhension.


Une scénographie sobre, poétique et enracinée
La thématisation joue un rôle clé dans Le Sentier aux Myrtilles, non pas comme un simple
habillage scénographique, mais comme une passerelle sensible entre l’imaginaire et le réel,
entre les visiteurs et le lieu. En s’appuyant sur la figure des Nutons – petits esprits discrets des
forêts ardennaises – le projet donne une voix à la forêt en transformation, tout en éveillant la
curiosité, la poésie et l’écoute du vivant. Chaque scène du parcours est pensée comme une
évocation discrète : des indices à déchiffrer, des présences suggérées plus que montrées, qui
laissent à chacun la liberté d’interprétation.
Cette narration s’incarne dans une décoration sobre, faite d’éléments glanés, de matériaux de
récupération, de bois morts et de fragments de l’ancienne forêt. Ce choix du réemploi n’est
pas seulement esthétique ou écologique : il est un acte de cohérence avec l’histoire du lieu, un
engagement à faire avec ce qui est là, à transformer les vestiges en ressources, et les cicatrices
du paysage en supports de création.
Les dispositifs artisanaux sont volontairement non spectaculaires : ils cherchent à s’effacer
dans l’environnement plutôt qu’à s’y imposer, pour permettre une immersion douce,
respectueuse et sensorielle.